L'air du temps : A l’épreuve des …entonnoirs !
Il était clairement entendu, et cela tout le monde le sait, que les travaux de construction de la voie express n’iraient pas sans poser de sérieux désagréments aux usagers, notamment à certains points névralgiques de la ville de Niamey. Mais, comme on dit, on ne fait pas des omelettes sans casser des œufs. Autrement dit, avant de pouvoir goûter au confort de cette voie ultramoderne qui, une fois ouverte à la circulation, permettra de rendre le trafic plus fluide et moins stressant au centre-ville, les usagers doivent garder patience et accepter la loi des routes barrées et la pénible épreuve des…entonnoirs !
L’image de l’entonnoir est claire, et elle parle d’elle-même. Cela est surtout vérifiable au niveau des ronds-points Maourey et Sixième où tous les véhicules circulant dans les deux sens doivent se frayer un passage par le seul et même tronçon de la chaussée dégagé pour la circulation des voitures, des camions, des motos, des charrettes, des chameaux, et même des piétons. Sachant que c’est à l’aide de l’entonnoir qu’on remplit les bouteilles, alors les Niaméens ont là une belle illustration, disons un exemple vivant, de ce qu’on appelle en français ‘’goulot d’étranglement’’ ou encore ‘’embouteillage’’ ! Car, avant d’arriver au fameux point de passage, les usagers doivent endurer le supplice de la longue attente pouvant aller souvent jusqu’à une heure d’horloge, voire au-delà, dans le go-slow. Pour éviter ces goulots d’étranglement, beaucoup d’automobilistes optent finalement pour le grand détour, quitte à revoir à la hausse la consommation en carburant.
Devant tant de désagréments, les usagers maugréent leur colère, tout en se posant des questions. Aussi, ai-je entendu certains d’entre eux dire ne plus reconnaitre la ‘’gentille et très méthodique’’ Satom, cette même société qui a su reprendre le bitume du pont Kennedy (à l’époque, le seul pont pour relier la Rive droite et le centre-ville) sans en affecter la circulation. Je le pense aussi ! J’ai également entendu d’autres observateurs se demander si les ingénieurs ne pouvaient pas être plus ‘’ingénieux’’ en trouvant, sans entacher le bon déroulement des travaux, d’autres formules moins contraignantes que celle de la fermeture systématique de carrefours. Je me le demande aussi !
Mais enfin, ce sont eux les ingénieurs, faisons leur confiance en gardant toujours à l’esprit que le jeu en vaut bien la chandelle. Car, cette route, Niamey et ses habitants en ont sérieusement besoin. En effet, en plus de la touche de modernité qu’elle apportera à notre capitale, la voie express est une réelle source d’espoir de pouvoir enfin aller, plus vite et en toute aise, d’un point à l’autre de la ville. Alors, patience !
Assane Soumana (ONEP)
29 mars 2019
Source : http://lesahel.org/